Malgré son retour à la présidence américaine, Donald Trump n'a pas cessé de pointer du doigt son prédécesseur, Joe Biden, pour justifier les difficultés économiques et politiques actuelles. Ce comportement, même critiqué au sein de son propre camp, illustre sa stratégie politique.
Le récent ralentissement économique aux États-Unis est attribué par Trump aux « conséquences » du mandat de Biden. Il nie toute responsabilité malgré le lien évident entre son protectionnisme et la baisse de l'activité économique due à l'augmentation des importations en anticipation des taxes douanières. Même un influenceur conservateur, Dave Portnoy, a critiqué cette stratégie, soulignant que le marché reflète les cent premiers jours de Trump. L'obsession de Trump pour Biden est évidente : selon le New York Times, il mentionne son prédécesseur environ six fois par jour. Des attaques verbales, allant du surnom de « Joe le somnolent » à des descriptions désobligeantes, parsèment ses discours et ses interventions sur les réseaux sociaux. Son recours constant à la critique de Biden, selon Joseph Grieco, professeur de sciences politiques à l'Université Duke, vise à se disculper face aux difficultés économiques et géopolitiques. Trump semble rechercher un bouc émissaire, en l’absence d’une opposition démocratique forte. Ses attaques ont touché divers sujets, allant du prix des œufs aux frappes contre les Houthis au Yémen, en passant par l'immigration clandestine. Même lors de la présentation de voitures Tesla au sein de la Maison Blanche, il n'a pas résisté à une pique adressée à Biden.
L'obsession de Trump pour Biden, exprimée de manière répétée et virulente, semble être une stratégie politique pour détourner l'attention des problèmes de son administration et pour consolider sa base électorale. Cependant, cette stratégie, malgré son efficacité passagère, pourrait à terme se révéler contre-productive.